31 déc. 2011






A M. LOUIS DIDON
qui avait envoyé une terrine de foie gras du Périgord
au Courrier Français,
à l'occasion du Réveillon



Un poème, Didon, ta terrine de foie !
Des gens seraient sortis volontiers de prison
Pour flairer seulement sa douce exhalaison.
A son seul souvenir l'oeil du Courrier flamboie.


Pour payer ce chef d'oeuvre il n'est point de monnoie,
Et c'eût été trop peu de l'antique Toison :
La truffe ambrosiaque y tenait garnison
Et l'emplissait de grâce et d'amour et de joie.


Aussi, pour cet envoi gracieux, ô Didon,
Nous te remercions en masse, mais, dis donc,
Je vais te dire ici, - la vérité m'y pousse -


Quel est mon désespoir et le regret que j'ai :
Je n'en eus, pour ma part, que gros comme le pouce ;
Ce bougre de Quinzac a presque tout mangé.


RAOUL PONCHON
le Courrier Français
01.01.1888

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